Alors que le Parlement Européen vient d’adopter la réforme du droit d’auteur créant, au profit des éditeurs de presse, un droit voisin – voir notre article du 17 septembre – la presse écrite crée l’Apig, l’Alliance de la Presse d’Information Générale. Objectif : concevoir un plan de filière.
La presse écrite subit de plein fouet les effets de la numérisation et le nombre des éditions papier ne cessent inexorablement de baisser. Et pourtant certains titres s’en sortent. Comme Le Monde qui annonce pour la 2ème année un résultat positif. D’ailleurs, grâce à son site en ligne, lemonde.fr, aujourd’hui plus rentable que les éditions papier.
Mais si bon nombre de titres de presse ont réussi leur transformation numérique, l’on sait aussi que les GAFAM exploitent largement les contenus de la presse en ligne, sans rémunération aucune. Et le Fonds européen, créé par Google pour soutenir les expériences de presse innovantes, ne suffit pas à compenser ce que Jean-Marie Cavada appelait un « pillage ».
La création de l’Apig, présentée le 19 septembre, se voulait être d’abord une réponse à ce pillage. C’est une démarche lancée sous l’égide des syndicats professionnels, Le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale en tête. Et cette alliance est d’envergure puisqu’elle représente 305 titres, 27 000 salariés dont 10 000 journalistes et 25 000 correspondants de presse. Comme le déclare Jean-Michel Baylet dirigeant de La Dépêche, et 1er président de la nouvelle alliance, l’objectif est de trouver un équilibre économique avec les géants du net.
Mais créer une telle Alliance dans le seul but de lutter contre les GAFAM, ne mobiliserait sans doute pas suffisamment. Le pari de cette alliance est de réussir à définir un plan de filière. Un plan dont la presse écrite a tant besoin depuis quelques années. Souhaitons bonne chance à l’Apig car, nous en sommes persuadés, il reste forcément une place à ce type de presse qui, selon les sondages, a la préférence des Français!