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La presse print face à un triple défi environnemental

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Tout le secteur de la communication et des médias se trouve devant des défis environnementaux importants et la presse imprimée n’y échappe pas. Dès 2022, elle sera confrontée à de nouvelles exigences.

Nous relations dernièrement les engagements souscrits par le Syndicat de la Presse Magazine en faveur de la transition écologique. Mais dès 2022, l’ensemble de la presse devra satisfaire à de nouvelles obligations environnementales, obligations imposées par la loi contre le gaspillage du 10 février 2020. Des obligations qui représentent de gros enjeux en termes de techniques mais aussi de coûts. Une mission interministérielle s’est penchée sur ces défis et a formulé une douzaine de recommandations

Davantage de fibres recyclées

La modification du régime des éco-contributions implique qu’à compter du 1er janvier 2023, la teneur de fibres recyclées devra être d’au moins 50%. La presse quotidienne répond déjà très largement à cette exigence puisque les fibres recyclées représentent déjà 90%, voire 100%, du papier journal. Par contre la presse magazine, sauf exception, n’utilise les fibres recyclées qu’à hauteur de 10% en moyenne. Un très faible taux donc qui s’explique aussi par le fait que notre pays ne produit pratiquement plus de papier recyclé de qualité magazine. La mission interministérielle, qui a rendu son rapport public le 7 avril dernier, préconise donc de relocaliser sur notre territoire la fabrication de ce type de papier.

Fin programmée des emballages plastique…

Depuis le 1er janvier 2017, les emballages plastique non biodégradables ou non compostables sont interdits. Mais la loi de février 2020 va plus loin en interdisant pour la presse expédiée tout emballage plastique. Le papier va donc devoir remplacer le plastique. La mission interministérielle en a estimé le surcoût à environ 25 millions d’euros, soit 12 millions pour les investissements nécessaires, 6 millions en surcoût postal et 7 millions en surcoût d’emballage. La mission interministérielle préconise que l’État négocie avec La Poste une limitation du surcoût postal.

… Et des encres minérales

A compter du 1er janvier 2025, la presse ne pourra plus utiliser d’encres à base d’huiles minérales. Elle devra donc compter sur des encres à base d’huiles végétales. Cette exigence va nécessiter une adaptation des chaines d’impression, une adaptation que la mission interministérielle chiffre à 33 millions d’€. Par ailleurs aujourd’hui la France ne produit pas une quantité suffisante de ces encres végétales. Nous sommes donc face à un double défi.

La nécessité d’agir pour la protection de l’environnement ne saurait être remise en cause. Mais la presse reste un secteur fragile et, comme le rappelle la mission interministérielle, son chiffre d’affaires est passé de 10,8 milliards d’€ en 2007 à 6,8 milliards en 2018. Certes cette perte de chiffre d’affaires s’explique en grande partie par la baisse régulière des recettes publicitaires, mais il parait évident que la presse va devoir être accompagnée si on ne veut pas que les surcoûts engendrés ne se retrouvent principalement dans les prix de vente, au risque d’entrainer un nouveau recul de la presse papier.