Après plusieurs mois de débat, l’interdiction de la publicité dans les émissions pour la jeunesse sur France Télévisions a été adoptée par le Parlement à 23 heures dans la nuit du 7 au 8 décembre. Quels sont les contours et les enjeux de cette interdiction?
Le projet de loi avait été déposé par le sénateur écologiste GATTOLIN. Il avait d’ailleurs à l’époque reçu un accueil plus que réservé du gouvernement, soucieux sans doute des ressources du PAF public. Mais les jeux sont faits et France Télévisions va devoir faire avec. Selon les estimations, le manque à gagner pour les chaînes publiques serait inférieur à 20 millions d’€. Selon une étude Kantar Media, France TV ne représente que 6% des publicités télévisées pour enfants, la palme revenant à Gulli avec… 41%!
Cette interdiction prendra effet au 1er janvier 2018. Seules les publicités commerciales seront interdites. Resteront donc possibles les publicités génériques et celles d’intérêt général. L’interdiction vaudra pour toute la durée des émissions destinées aux enfants de moins de 12 ans, mais aussi pour les 15 minutes qui précèdent et suivent les dites émissions. L’interdiction est également étendue aux sites internet des chaînes concernées. Le CSA devra par ailleurs présenter chaque année un bilan devant le Parlement. Des mesures qui, selon l’IFOP, sont approuvées par 87% des Français.
Plusieurs raisons ont motivé le vote de cette loi. Les publicités alimentaires et pour les boissons sont sans aucun doute dans le collimateur, mais aussi la volonté de tenter de limiter la dépendance des enfants aux marques. La France rejoint ainsi plusieurs pays européens qui ont déjà pris de telles mesures, tels que la Suède, l’Espagne ou encore la Grande Bretagne. Mais bien-sûr, pour l’heure, cette interdiction ne concerne pas les chaînes privées. Pour combien de temps?