L’Union de la Publicité Extérieure rend public un manifeste pour une mobilisation de ses membres et de son écosystème en faveur de la transition écologique. Sept engagements pour le climat. Décryptage.
Les principaux acteurs de la filière communication se mobilisent pour une communication plus durable. Après l’UDM et la Filière Communication, ce 2 mars, c’est au tour de l’Union de la Publicité Extérieure (UPE) de s’engager. Un manifeste de 11 pages signé par ses 19 adhérents représentant 80% du marché de la publicité extérieure.
Le document rappelle tout d’abord à juste titre que depuis plusieurs années déjà le secteur de l’affichage est engagé en faveur de pratiques plus durables et que certains acquis sont déjà concrets, notamment la réduction de l’affichage dans le domaine privé, l’intégration de l’analyse du cycle de vie des mobiliers urbains, l’utilisation de papiers certifiés, la mise en place de mobiliers reconditionnés. L’UPE rappelle également que, membre de l’Arpp, elle veille également à la responsabilité des messages diffusés.
La neutralité carbone pour 2050
Mais compte tenu de l’urgence climatique et des enjeux sociétaux, l’UPE veut aller plus loin et c’est tout le sens de ce manifeste. Dans son préambule, des engagements chiffrés sont pris en matière d’émission carbone, avec une promesse de réduction en 3 étapes : moins 20% à fin 2025 (sur la base des émissions de 2019), puis moins 48% à fin 2030 et la neutralité carbone atteinte en 2050. Quant à la méthodologie mise en place pour y parvenir, elle reposera sur la mesure, la réduction, la compensation et le contrôle.
7 engagements
L’UPE souscrit à 7 engagements qui devraient mobiliser l’ensemble des acteurs concernés. La plupart de ces engagements sont à effet immédiat.
- Diffuser chaque année gratuitement et en fonction des disponibilités des plannings, une campagne nationale de promotion des comportements écoresponsables
- A compter de 2022, réserver aux campagnes en faveur du climat, de l’environnement et de la biodiversité, une « part significative » du volume des campagnes offertes gratuitement à des causes d’intérêt général
- Accorder des conditions particulières (tarification ou bonification) aux campagnes faisant la promotion des usages et des comportements durables. Les critères de sélection seront définis par un comité ad-hoc
- A compter de 2022 également, réserver « une part » du temps de diffusion des écrans numériques à des contenus non publicitaires sur les comportements écoresponsables, ainsi qu’aux messages d’alerte
- Sensibiliser les acteurs de l’achat public et privé en vue d’accroitre la part de la notation environnementale dans les appels d’offres et des consultations
- Engager des actions de formation et de sensibilisation des collaborateurs de l’écosystème, et notamment des commerciaux et des marketeurs
- Enfin, sensibiliser l’ensemble de l’écosystème aux enjeux d’une communication durable sur l’ensemble du cycle de production
L’UPE confie le suivi de ses engagements à sa commission RSE en l’ouvrant à des personnalités extérieures indépendantes. Un comité de pilotage se réunira 3 fois par an et un bilan annuel sera rendu public.
On ne peut que saluer cette initiative qui devrait contribuer à apporter des éléments de réponse aux enjeux actuels. D’aucuns penseront sans doute que cette initiative arrive un peu tard à un moment où la loi Climat et Résilience affute ses dernières dispositions. Quant à nous nous aurions souhaité que certains des engagements pris soient mieux quantifiés… mais cela viendra peut-être avec la mise en place de ce plan d’action ?