On se souvient de l’émotion qu’avait suscitée la campagne Adidas au moment de la rentrée scolaire. Campagne d’affichage comportant 5 visuels différents et mettant en scène 2 footballeurs professionnels. Mais c’était principalement les slogans qui avait suscité les réprobations :
« Sème le désordre », Gagne tout », Crée le chaos », « Impose tes règles ».
source visuel : selonmyself.overblog.com
Si le slogan « Gagne tout » pouvait être en harmonie avec la compétition sportive, il n’en allait pas de même pour les 3 autres. Et deux plaintes furent déposées entre les mains du JDP. Principaux arguments ? Inciter à la soumission par la force, inciter à la violence, encourager l’incivisme et les pulsions individuelles.
Métrobus, chargé de poser les affiches, notamment dans les gares, avait sollicité l’avis de l’ARPP qui avait validé cette campagne, estimant qu’en soit elle n’encourageait pas à la violence.
L’affaire arrive donc entre les mains du JDP qui va baser son argumentation sur la recommandation « Image de la personne humaine » de l’ARPP, notamment son alinéa 3.4. Et en toute logique le jury retient que ces slogans sont contraires aux règles de citoyenneté et de respect d’autrui et qu’ils banalisent la violence. La campagne est donc condamnée.
La décision du JDP est bienvenue. Il est à souligner le manque de responsabilité de la marque en la matière. Même si Adidas prétend que la campagne ne visait ni les enfants ni les ados (ce que pouvait laisser penser le tutoiement), son impact sur le jeune public ne peut être nié. Le foot est le sport le plus populaire et bien des jeunes adulent les footballeurs professionnels. On ne peut que regretter qu’Adidas ait mal jauger les risques et oublier qu’une grande marque de sports a une responsabilité sociétale. Surtout vis à vis de la jeunesse.
Il est aussi intéressant de constater que le JDP, instance associée à l’ARPP conserve une réelle autonomie de décision. L’avis consultatif de l’ARPP ne le lie pas. Ce qui prouve que ces instances déontologiques fonctionnent.