Entre incivilités, harcèlements, voire tentatives d’escroquerie, Internet n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Au hasard de votre navigation, vous avez peut-être eu un jour envie de signaler un comportement déviant? Le service PHAROS est dédié à cet effet. Présentation.
PHAROS est un service rattaché au Ministère de l’Intérieur, et créé il y a déjà 10 ans, en 2009. Il a été conçu pour protéger le grand public des contenus illicites sur internet. Son acronyme explique assez bien son rôle : Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements.
Analyse car la première mission sera en effet d’analyser si les faits signalés constituent à la fois un acte illicite et un acte public. Sans cette double qualification, la plateforme ne pourra engager aucune action. Recoupement parce que la plateforme va rechercher à recueillir le maximum d’informations qui permettront à la fois de déterminer l’ampleur des faits et leur origine. Orientation parce que cette plateforme n’engage elle-même aucune poursuite, elle se contente de transmettre à l’institution la plus habilitée à faire cesser les agissements et à les poursuivre, et c’est déjà beaucoup!
Une condition importante pour saisir PHAROS : les faits reprochés doivent avoir une qualification pénale. Par exemple, relever d’une escroquerie, ou d’une discrimination, voire constituer une menace pour une personne.
PHAROS vient de publier son bilan 2018. 163 000 signalements ont été reçus, dont 55% concernent des escroqueries. C’est légèrement plus qu’en 2017 où la plateforme en avait enregistré 153 000. A titre de comparaison, en 2009, année de sa mise en place, la plateforme n’avait enregistré que 50 000 signalements. L’année record a été 2015, avec 188 000 signalements, mais c’était l’année des attentats à Paris. A 90% ces signalements viennent de particuliers, mais le service est aussi ouvert aux professionnels.
Derrière cette plateforme, une équipe de 27 policiers et gendarmes qui se relaient de 8H à 19H30 en semaine. Donc attention, PHAROS n’est pas un service d’urgence. Même s’il a déjà permis à 2 ou 3 reprises d’éviter des suicides annoncés sur la toile.
L’équipe de PHAROS est bien-sûr présente sur les réseaux sociaux pour faire le point et donner des conseils. Le 1er conseil est de signaler, bien-sûr ne pas relayer ni … liker! Inutile en effet de donner de l’ampleur aux faits incriminés comme cette vidéo de maltraitance d’un chat, signalée le 26 mai dernier ou celle de maltraitance d’une jeune fille, signalée le 30 mai.
Pour se connecter rapidement, voici l’adresse complète :
internet-signalement.gouv.fr
Et même en dehors d’un signalement, il peut être utile de se rendre sur PHAROS où on trouve des conseils, notamment destinés aux jeunes et aux parents, ou encore pour mieux protéger son ordinateur…