Dans un récent avis, le Comité Économique et Social Européen estime que notre modèle publicitaire actuel doit évoluer pour répondre aux enjeux environnementaux et garantir un plus grand respect du consommateur. Principales préconisations.
C’est dans un avis d’initiative intitulé « Publicité/consommation moderne et responsable », et adopté ce 20 octobre à l’unanimité par 132 voix pour et 5 abstentions que le Comité Économique et Social Européen formule plusieurs propositions qui pourraient permettre au secteur de la publicité de tenir les engagements de l’Accord de Paris, mais aussi de mieux répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. Un avis dont le rapporteur n’est autre que Thierry Libaert par ailleurs co-auteur avec Géraud Guibert du Rapport Publicité et Transition Écologique.
Si l’avis du CESE milite pour un nouveau modèle publicitaire et une réflexion d’ensemble qui lui parait indispensable, il mise sur la régulation pour y parvenir et insiste sur la nécessité pour l’Europe de soutenir l’industrie publicitaire, véritable levier économique et créatrice d’emplois (en Europe, presque 300 000 entreprises et un million d’actifs selon le CESE).
Assurer la transition écologique
Le secteur de la publicité n’a pas d’autre choix que celui de s’engager dans la transition écologique. Pour y parvenir, le CESE préconise :
– De réduire de 55% les émissions de GES d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
– De réduire la consommation énergétique des écrans publicitaires numériques et d’accroître leur recyclabilité
– D’utiliser de manière préférentielle le papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) et les encres conformes aux normes Reach et GreenGuard pour l’affichage papier et les dépliants publicitaires
– De réduire les impacts techniques, énergétiques et logistiques des productions audiovisuelles
Mobiliser l’ensemble des acteurs
Pour le CESE, seule une mobilisation de l’ensemble des acteurs du secteur publicitaire permettra de répondre aux enjeux actuels. Cette mobilisation nécessite notamment :
– De soutenir les initiatives écoresponsables des acteurs qui ne possèdent pas des ressources suffisantes, notamment les PME, les startups, les coopératives
– De sensibiliser et former tous les acteurs aux enjeux de la transition écologique, ainsi que les étudiants en écoles ou universités de communication
– D’engager une réflexion sur l’imaginaire publicitaire et sur les représentations associées pour permettre à la publicité de devenir un levier de la transition écologique
– De renforcer au niveau européen la régulation afin de mieux lutter contre le greenwashing
– De prendre sa part de responsabilité en matière de désinformation
– D’accroître l’ouverture de la filière publicitaire à la société civile et créer plus d’occasions d’échanges pour mieux répondre aux nouvelles attentes.
Délibérément le CESE adopte ici une approche incitative qui fasse appel à la responsabilité des publicitaires. Il invite chaque acteur à évaluer son impact pour faire évoluer nos pratiques actuelles, tout en s’appuyant sur une démarche de formation systématique. Cet avis du CESE sera prochainement transmis à la Commission Européenne.