Qwant a un peu créé la surprise la semaine dernière en proposant aux médias de bénéficier d’ores et déjà de la rémunération prévue par l’Europe dans le cadre du droit voisin. Une démarche responsable bien en accord avec les valeurs de ce moteur de recherche.
Le moteur de recherche Qwant a été créé en 2013 par deux Français, Eric Leandri et Jean-Michel Rozan. Son credo : ne collecter aucune donnée personnelle. Un positionnement certes un peu atypique dans notre monde ou la data est reine. « Nous ne cherchons jamais à savoir qui vous êtes et ce que vous faites ». Ce positionnement, outre qu’il est protecteur de la vie privée, ne supprimera pas toutes les publicités, mais celles-ci n’étant basées que sur la recherche en cours (et non l’historique), on peut espérer que la publicité soit plus pertinente et donc moins intrusive… Qwant, c’est aujourd’hui 40 millions d’utilisateurs chaque mois.
Qwant se déclare donc prêt à rémunérer les éditeurs pour les articles que le moteur de recherche utilise. La directive européenne rendant le droit voisin obligatoire a été adoptée fin mars mais n’est pas encore publiée. Et surtout, chaque État aura deux ans pour la transposer dans son droit national. Qwant marque donc un point en devançant l’appel… Selon Qwant, certains éditeurs de presse, tel que Le Point, ont déjà bénéficier de cette rémunération. Rémunération fixée par Qwant à 5% des revenus Web et news.
Mais le moteur de recherche va plus loin. Pour identifier plus facilement les créations à rémunérer, il propose la création d’un panier numérique dans lequel les créateurs pourront déposer leurs contenus.
Eric Leandri d’affirmer : « Sans les news, nos résultats web sont beaucoup moins pertinents ». Une déclaration en forme de reconnaissance d’une nécessaire collaboration entre les éditeurs de presse et les moteurs de recherche. Qwant l’a compris. Qwant le met en pratique.
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