Un décret du 24 décembre 2017 avait autorisé une expérimentation de la publicité par marquage des trottoirs (Clean Tag) dans trois villes : Bordeaux, Nantes et Lyon. Cette autorisation fût rapidement annulée dans les deux grandes villes de l’Ouest à la demande des Municipalités. Un arrêté ministériel du 26 octobre 2018 met à son tour fin à l’expérimentation dans la métropole lyonnaise. Est-ce la fin du Clean Tag?
Un pochoir, un compresseur pour projeter de l’eau sous pression, et le trottoir devient support publicitaire. Le procédé est sans doute plus écologique que la distribution de flyers ou que l’affichage. L’eau est non potable, les éventuelles couleurs sont à base de craies et le Clean Tag disparait au bout d’une dizaine de jours. Le débat est donc ailleurs. Sans doute dans le fait de transformer un espace public destiné au piéton en surface publicitaire. La crainte de l’overdose. Une agression mercantile de plus penseront certains. Encore une incitation à la (sur)consommation renchériront les autres. Sans omettre dans ce débat ceux qui invoquent le risque de distraction et donc d’accident (+ dangereux que le smartphone?)
Lyon restait donc le dernier bastion. La Société Biodegr’AD y est bien implantée depuis quelques années et a travaillé avec de grandes marques telles que Carrefour et même Les Aéroports de Lyon. La porte se ferme – au moins provisoirement – sur ce support publicitaire. Le trottoir est rendu au piéton… Au-delà des 3 villes d’expérimentation, d’autres Communes ont sans doute délivré des autorisations. Celles-ci risquent désormais d’être plus difficiles à obtenir.
Mais qu’en dit le droit ? Les opposants au Clean Tag peuvent invoquer l’article R 418-3 du Code de la Route qui stipule : » Il est interdit d’apposer des placards, papillons, affiches ou marquages sur les signaux réglementaires et leurs supports ainsi que sur tous les équipements intéressant la circulation routière. Cette interdiction s’applique également sur les plantations, les trottoirs, les chaussées…. ». Même si cet article est loin d’être respecté, (comme le montre l’exemple ci-dessous) il peut aujourd’hui servir de base de combat aux détracteurs du Clean Tag.
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26 décembre 2017 – Le Clean Tag en phase de test.