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Arrivée progressive de l’affichage environnemental dans l’alimentaire

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La loi finira par imposer un affichage environnemental sur les packagings, ou les sites internet, afin de mieux informer les consommateurs des impacts environnementaux des produits ou services. Un affichage que plusieurs marques de l’alimentaire ont décidé de mettre en place dès cette année de manière volontaire, sans attendre l’obligation légale.

L’idée d’imposer un affichage environnemental sur les produits n’est pas nouvelle. Déjà une expérimentation volontaire avait été conduite par près de 170 entreprises entre juillet 2011 et juillet 2012. Mais en 2013, le Parlement renonce à transformer cette expérimentation en obligation, craignant une augmentation des charges, notamment pour les PME et craignant également de défavoriser les entreprises françaises sur le marché européen. Dix ans plus tard, retour à la case départ.

Mais le contexte est aujourd’hui différent dans la mesure où 2 textes de loi (Loi Agec de février 2020 et loi Climat et Résilience d’août 2021) prévoient la mise en place de cet affichage environnemental au plus tard pour 2026. Mais le secteur de l’alimentaire se montre bon élève en anticipant l’appel. Une décision à saluer puisque le secteur alimentaire, dans sa globalité (secteur agricole inclus), représente environ un tiers des émissions mondiales de CO2. Alors, en effet, face à l’urgence, pourquoi attendre ? Aujourd’hui, deux projets sont très avancés : l’Eco Score et le PlanetScore.

L’Eco Score

L’Eco Score est apparu en janvier 2021. Il a été adopté, entre autres, par Yuka, Etiquettable, Marmiton, FoodCheri, ScanUp, Season, La Fourche. Il retient une quinzaine de critères environnementaux et utilise la base Agribalyse de l’Ademe tout en la complétant de bonus et malus liés à un éventuel label, à l’origine des ingrédients, au pays de provenance, à la recyclabilité de l’emballage, au transport. L’Eco Score fournit une note agrégée de 5 notes de A à E et de 5 couleurs du vert au rouge.

source : scanup.fr

Le Planet Score

Le Planet Score devrait entrer en scène dès août avec les Fermiers de Loué, 1ère marque à l’utiliser. Il a été conçu par l’Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologiques en partenariat avec le bureau d’études Sayari et l’accélérateur de transition Very Good Future. Il a obtenu le soutien de 16 ONG et Associations et reçu le 1er prix Retail for good. De nombreuses marques comme Nestlé, Gerblé, Labeyrie, Bjorg… et plusieurs marques distributeurs telles qu’Auchan, Carrefour, Intermarché, Monoprix, Franprix, Lidl, Système U, Biocoop… se sont engagées à l’utiliser. Autre avantage, il fait consensus dans 7 États européens, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, Les Pays-Bas, le Royaume-Uni et bien-sûr la France.

Le Planet Score repose sur 3 groupes de critères : Les pesticides (effets sur l’environnement, sur l’homme et trace de résidus), le climat (émissions carbone et stockage carbone dans le sol) et la biodiversité. Pour les produits d’origine animale (au moins 5%), le critère du bien-être animal est également pris en consédération.

Comme l’Eco-Score, le Planet Score repose sur la base de données Agribalyse de l’Ademe. La notation comporte également 5 notes de A à E et 5 couleurs du vert au rouge. A titre d’exemple, une viande issue d’un élevage intensif serait notée E alors qu’une viande issue d’un élevage en plein air serait classée C.

source : itab.asso.fr

Alors, Planet Score ou Eco Score ? Dans les mois qui viennent les deux affichages vont pouvoir cohabiter. Ils sont conçus sur la même base de données et tous les deux prennent en considération l’intégralité de l’ACV. Et quand viendra l’heure du choix, il pourra être nécessaire d’analyser les réactions des principaux acteurs, notamment des consommateurs et des producteurs. Mais aussi de tirer profit des apports de chacun de ces deux modèles. A suivre donc…