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Interdire les écrans avant 3 ans ?

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Une proposition de loi visant à interdire l’exposition aux écrans des moins de 3 ans est présentée ce jour à l’Assemblée Nationale. Un enjeu de santé publique qui s’invite régulièrement dans l’actualité.

Protéger les moins de 3 ans des risques d’exposition aux écrans, Emmanuel Macron s’y était engagé lors de sa conférence de presse du 16 janvier dernier. Il avait à cette fin annoncé la création d’un Comité d’experts présidé par la psychiatre Amine Benyamina. Un comité d’experts qui semble avoir été pris de vitesse par des députés Républicains, auteurs de la présente proposition de loi.

On doit aussi se souvenir qu’il y a 15 mois, en janvier 2023, une autre proposition de loi avait été envisagée. Elle prévoyait une politique publique de prévention, d’intégrer la lutte contre la dépendance aux écrans dans le Code de la santé publique, de former les professionnels de santé, du secteur médico-social et de la petite enfance et même d’intégrer des recommandations aux parents dans le carnet de grossesse…

Nouvel essai donc… Mais les enjeux de santé publique sont bien réels. Les scientifiques pointent du doigt les nombreux effets négatifs des écrans sur les tout-petits : diminution de la motricité, appauvrissement du relationnel, perturbation des repères, retards de langage, troubles du sommeil, de la concentration, de la vue, et même risques de surpoids. Et pourtant …

Et pourtant, selon Santé publique France, un enfant de 2 ans passerait en moyenne 56 minutes par jour devant un écran, et même 1H20 pour un enfant entre 3 et 4 ans. Et selon l’étude International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, seuls 13,5% des parents suivraient la règle « pas d’écran avant 3 ans »…

Alors que prévoit la-dite proposition ? Bien-sûr, difficile de régenter la vie familiale, par essence privée, et de poser des normes au demeurant quasi impossibles à vérifier. C’est donc sur le terrain professionnel de la garde des enfants que le texte se place. Seraient concernées les crèches et les assistantes maternelles. Deux mesures principales sont prévues. La non-exposition des enfants de moins de 3 ans confiés à ces structures deviendrait, dans l’avenir, une des conditions de l’agrément de la structure. Et cette non-exposition devrait devenir une des clauses du contrat liant la structure à la famille.

Quant aux écrans concernés, trois sont désignés : les téléphones portables, les tablettes et la télévision (sans doute quel que soit le device utilisé)