L’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM) vient de publier un Livre blanc « La presse s’engage pour l’environnement « , véritable état des lieux de la manière dont le média presse entend participer à la transition écologique. Nous l’avons lu pour vous.
La presse n’est pas restée inactive devant son impact environnemental et nous nous étions fait l’écho des mesures prises en avril 2021 par le Syndicat de la Presse Magazine. Mais ce qui fait la spécificité de ce Livre blanc s’est sans doute qu’il implique la plupart des types de presses, puisqu’il est cosigné par l’Alliance pour la presse d’information générale (APIG), l’Association de la presse gratuite d’information (APGI), la presse spécialisée (FNPS), le Syndicat des régies publishers (SRP) et le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM).
L’ambition de ce Livre blanc est, en une trentaine de pages, de synthétiser les actions mises en place par la presse en faveur de la transition écologique, particulièrement pour développer l’information et la sensibilisation du grand public mais aussi pour adapter les outils de production, sans oublier les impacts générés par la publicité. Un Livre blanc en 6 engagements.
1- Informer de manière fiable, approfondie et régulière : Un engagement qui semble sur la bonne voie puisqu’il est notamment relevé que, sur les 10 dernières années, le nombre d’articles relatifs à la transition écologique a été multiplié par 3 et qu’en 2022, il est paru, en moyenne, 5 000 articles par mois sur le sujet.
2- Réduire l’empreinte carbone des entreprises de presse : Plusieurs groupes de presse réalisent désormais leur bilan carbone et ont adopté une démarche de sobriété notamment dans leurs performances thermiques et dans leurs déplacements. Des chartes d’engagement ont aussi été signées, avec des actions concrètes sur la gestion des parcs informatiques, des achats durables, ou encore des événements éco-conçus.
3- Produire de façon durable pour favoriser la sobriété environnementale : Généralisation du papier labellisé ou du papier issu de fibres recyclées (98% selon CITEO). Les journaux, revues, magazines sont également recyclés à 62%, avec récupération systématique des invendus. La presse étant désormais une filière REP (à responsabilité élargie des producteurs), elle est soumise à une éco-contribution. Or celle-ci est réalisée à 90% en nature au profit de CITEO qui peut ainsi gratuitement sensibiliser le grand public dans des annonces-presse. Il est aussi fait état de l’usage à 97% d’encres labellisées Blue Angel. Par ailleurs, les rotatives sont quant à elles à 95% labellisées Imprim’Vert.
4- Optimiser la distribution pour plus de sobriété environnementale : Est ici mise en avant l’optimisation des circuits de distribution de la presse, avec priorité à la mutualisation. En moyenne les titres de presse d’information générale parcourent moins de 250 km depuis leur centre d’impression, et les modalités de transport bas-carbone (hydrogène, électrique) sont de plus en plus développées.
5- Rendre la diffusion numérique plus efficace : Choix des serveurs les moins énergivores, sites d’information éco-conçus, limitation du poids des vidéos, calcul de l’empreinte carbone des sites et des applications, mais aussi des campagnes de publicité numérique, sont les principales actions mises en place.
6- Contribuer à une communication responsable des annonceurs et des agences : Le Libre blanc milite pour que la possibilité reconnue à la presse de payer en nature son éco-contribution jusqu’en 2023 soit prolongée au-delà. Il rappelle aussi que la publicité est nécessaire au maintien de l’indépendance et de la pluralité de la presse. L’accent est également mis sur l’obligation des régies de vérifier le respect des règles publicitaires. Enfin, le Livre blanc rappelle la nécessité de respecter les 7 engagements définis par la Filière Communication pour une publicité responsable.
Un Livre blanc qui met donc en avant les actions engagées par la presse, papier ou numérique, en faveur de la transition écologique. Un engagement indispensable, mais qui peut aussi parfois représenter un vrai défi. Et alors que, selon le tout dernier bilan de l’ACPM, le nombre d’exemplaires print vendus en 2022 a reculé de l’ordre de 10%, passant de 3 milliards d’exemplaires en 2021 à 2,7 milliards en 2022.