Interpelé par les étudiants de SUP’DE COM sur la réglementation de la publicité pour les produits contenant du CBD, voici partagé le fruit de mes réflexions.
Le CBD ou cannabidiol est une substance active présente dans le cannabis. Ne présentant cependant pas d’effet psychotrope, sa commercialisation est légale en France et notamment en additif de certains produits de consommation courante tels que des crèmes, des huiles, des barres de céréales, voire des bonbons, des cookies ou encore des tisanes. Bien entendu à condition que ces produits ne contiennent pas de THC (tetrahydrocannabinol). La promesse est alors un effet relaxant, de bien-être.
Toutefois, malgré la légalisation de ces produits, le marketing et la publicité devront rester prudents. On peut ici faire un certain parallèle avec un autre produit, l’alcool. Alors, de quelles précautions entourer nos stratégies marketing et publicitaire ?
Certains messages sont à prohiber, tout particulièrement la mise en avant d’un quelconque effet thérapeutique ou curatif, sauf si le produit concerné a été autorisé comme médicament. La publicité ne doit pas non plus pouvoir être interprétée comme un encouragement à la consommation du cannabis à usage récréatif. Une telle publicité serait même considérée comme une infraction, l’infraction de « provocation à l’usage de stupéfiant » passible du tribunal correctionnel et de 5 ans de prison et 75 000€ d’amendes.
Comme pour l’alcool, on sera très prudent avec la cible des mineurs, car sur le principe la vente de produits contenant du CBD est interdite aux mineurs. La publicité évitera donc les médias dédiés aux mineurs et, en radio et télévision, les heures de grande écoute. On soignera spécialement le message pour une campagne d’affichage, puisqu’il s’agit d’un média de masse. On ne s’inspirera pas non plus de l’univers des enfants, notamment des personnages de bandes dessinées. A plus forte raison, on ne mettra pas en scène des mineurs.
Le packaging produit veillera quant-à lui à respecter les obligations d’information du consommateur, notamment en matière de composition (taux de CBD clairement indiqué), d’origine du produit et d’effets attendus ou possibles. S’il s’agit d’un produit alimentaire, on respectera les informations nutritionnelles imposées par l’Union européenne. Il sera par ailleurs prudent de mentionner sur le packaging l’absence d’effet addictif et d’effet psychotrope. Certaines marques ajoutent un message de prudence à destination des femmes enceintes et des mères qui allaitent, précaution qui peut être pertinente compte tenu du manque de recul sur la consommation de ces produits.
En ce qui concerne les représentations, on évitera celles évoquant une consommation dans les lieux publics.
Concernant les médias, certaines spécificités sont à souligner. Ainsi, en télévision où toute publicité diffusée doit au préalable obtenir le feu vert de l’Arpp. Quant au cinéma, en tant que média audiovisuel, la décision finale appartiendra aux régies concernées. Par ailleurs certaines plateformes ont proscrit les publicités en faveur du CBD, comme Twitter et Instagram.
En synthèse, la vente de produits contenant du CBD est aujourd’hui légale et la publicité de ces produits est possible. Mais, on le voit, elle doit rester prudente et responsable.